Pour rendre une visite ou un voyage mémorable, les acteurs du tourisme et de la culture ont tout intérêt à cultiver la curiosité des touristes.
Comment faire ? Quels sont les ingrédients d’une expérience immersive réussie ? C’était un sujet abordé lors des Journées Immersives organisées par l’Association jeDI.
« L’émerveillement, ce n’est pas que des paillettes, ce n’est pas que pour les enfants, que du sensationnel. C’est un état d’être. Le jardin d’émerveillement doit se cultiver » expliqua Zhong. Au sein de l’émerveillement, il y a le concept de « l’effet de crainte », un sentiment intense quelque part entre la peur et le plaisir. Elle a donné l’exemple d’une éruption volcanique. La vue est à la fois belle et pas entièrement rassurante. Cela crée de la fascination et ancre les souvenirs dans le cerveau.
Marine Allamel identifie trois piliers d’émerveillement qui peuvent inciter les acteurs du tourisme et de la culture à construire des visites et des expériences. Le premier est l’immensité, qu’elle soit infinitésimale ou infiniment grande. Le deuxième pilier est l’adaptation, qui consiste à quitter sa propre zone de compréhension du monde. Le troisième est la conscience de soi, qui consiste à se connecter à quelque chose de plus grand que soi, à avoir le sentiment de faire partie d’un écosystème.
Selon elle, il y a aussi des ingrédients secrets : le mystère, la sensualité et l’humour. Par exemple, the Grand Expedition à Londres propose des dîners immersifs. Grâce à l’intervention d’écrans et d’acteurs, les invités sont placés dans une sorte de montgolfière et emportés dans un voyage gastronomique et visuel à travers le monde. « Dans un contexte de développement de l’intelligence artificielle, il faut privilégier tout ce qui générera des émotions humaines », a-t-elle ajouté. Et d’ajouter : « Comme le dit Belinda Cannone, l’émerveillement est une arme absolue contre l’enténèbrement du monde ».
Que se passe-t-il dans le cerveau ?
Philippe Hertzberg, PDG de Secret Journeys, intervient pour en savoir plus sur les hormones sécrétées par le cerveau dans une expérience immersive. Qu’il s’agisse du conteur ou du public, ce sont les mêmes parties du cerveau qui sont activées.
La première hormone sécrétée est la dopamine, qui est l’hormone de la curiosité et du suspense. Le cortisol est associé à l’attention et au stress. L’ocytocine est une hormone du bien-être. Cette hormone est également sécrétée lorsque nous spéculons. L’amygdale du cerveau joue un rôle dans la production et la régulation de ces hormones. Il est un vaisseau d’émotion. L’hippocampe forme les souvenirs et les consolide.
Il faut donc faire appel à ces deux parties du cerveau pour que l’expérience culturelle ou touristique laisse une impression sur les touristes.