Les figures des associations de l’industrie du Tourisme restent inchangés depuis des décennies… les jeunes et les femmes sont quasiment absents. Les fédérations nationales et régionales manquent de nouvelles compétences capables d’assurer la relève. La gouvernance des instances professionnels s’essouffle.
L’une des principales priorités de la Fédération Nationale du Tourisme depuis l’entrée en fonction de Hamid Bentahar a été de garantir l’héritage, de sensibiliser la jeune génération et de l’intégrer au sein de l’autorité.
Il créera notamment « Tourism Tech » pour mobiliser la jeune génération afin qu’elle soit plus énergique et consciente des nouvelles technologies indispensables à l’industrie du tourisme. Mais la tâche consistant à maîtriser ces jeunes compétences au fil du temps n’est pas facile.
Les Fédérations métiers n’ont pas non plus réussi à rajeunir leurs corps. A la Fédération Nationale de l’Industrie Hôtellière, la moyenne d’âge au bureau est effectivement assez élevée. De même, la Fédération Nationale des Agents de Voyages. Et les délais sont de plus en plus longs…
«La nouvelle génération n’a pas une vision macro-économique du secteur et ne comprend pas les rouages entre le public et le privé pour faire avancer les chantiers» nous confie un ancien pour expliquer la situation. Un argument que réfute un plus jeune : «L’engagement associatif permet de se créer un réseau mais à part cela, c’est souvent une perte de temps. Passer des journées au ministère de tutelle ou dans des conférences dans des réunions stériles ne nous motive pas, nous préférons consacrer ce temps à nos business».
Le constat est le suivant : il est difficile entre deux générations de se comprendre… Si d’un côté le lobbying prévaut et de l’autre l’efficacité, le concret et la transparence sont primordiaux.
Seule l’Association Nationale des Restaurants Touristiques a réussi, elle a misé sur une femme et a choisi la modernité. En effet, la présidente du FNRT, Imane Rmili, fait de son mieux pour défendre son association sur tous les fronts.
Le même constat a été fait dans les Conseils Régionaux du Tourisme, une seule femme a été élue présidente. Rkia Alaoui est en effet présidente du Conseil de Tanger, Tétouan et Al Hoceima. Comme pour les autres CRT, la moyenne d’âge est presque toujours élevée, et pour certains, un jeu de chaises musicales s’impose souvent. Cela signifie qu’il n’y a aucune nouveauté dans la méthode et qu’il n’y a pas de mise à jour. Cette situation irrite une nouvelle génération qui ne veut pas se limiter à un rôle symbolique et n’est donc pas intéressée…
Combien de temps cette situation peut-elle durer pour les instances représentatives de l’industrie touristique ? Quand les ténors seront-ils prêts à passer le flambeau ?
Ces questions deviennent encore plus importantes car, en l’absence de professionnels véritablement expérimentés et prêts à prendre la relève, nous pouvons nous retrouver face à une situation dans laquelle un opérateur accédant à la présidence n’a aucune compétence, aucune compréhension du secteur et aucune représentation absolue du sexe. Cela commence déjà à se produire avec certains CRT…