Après l’épidémie, on n’a pas le temps de reprendre son souffle, l’hôtellerie va changer cette année. Une étude publiée par l’EHL Hospitality Business School révèle les principales évolutions attendues dans le secteur.
Une nouvelle étude publiée par l’EHL Hospitality Business School met en évidence les dix principales tendances qui devraient bouleverser le secteur cette année. Car entre évolutions technologiques, durabilité et nouvelles attentes des clients, 2024 apportera quelques changements au secteur. C’est une bonne nouvelle pour ceux qui savent s’adapter, estime l’étude. L’introduction de l’étude déclare :“Poussées par des facteurs interdépendants, notamment les progrès technologiques, l’évolution des préférences des consommateurs et une attention accrue portée à la durabilité, les entreprises hôtelières peuvent capitaliser sur les opportunités émergentes pour améliorer l’expérience client et se tailler une place de premier plan à long terme”.
Alors que l’industrie est toujours confrontée à une pénurie de talents, la première tendance consiste à responsabiliser la main-d’œuvre. La recherche montre qu’une façon de transformer les défis majeurs en opportunités consiste à : « au cours des deux dernières années, le plus grand défi de l’industrie n’a pas été d’attirer des clients, mais plutôt de trouver du personnel et de le fidéliser. Pour résoudre ce problème, de nombreux groupes hôteliers ont commencé à apporter des améliorations en la matière, et les nouveaux venus de l’industrie n’ont jamais été en meilleure position pour négocier des conditions de travail et une rémunération optimales ». Alors quelle est la solution ? Offrez un hébergement gratuit ou à faible coût aux employés, des augmentations de salaire et des horaires réduits, et investissez dans des programmes de formation pour motiver et développer les employés. objectif : « constituer une main-d’œuvre cohérente et de haute qualité », qui permet en outre de fidéliser la clientèle… et d’attirer de nouvelles recrues.
« L’IA pour révolutionner l’hôtellerie »
Sur la lancée des derniers mois, l’année 2024 sera également largement marquée par l’évolution de l’intelligence artificielle. Le défi posé par la recherche : Choisir la meilleure intelligence artificielle pour révolutionner l’industrie hôtelière. Prenez par exemple le parcours client, qui peut être rationalisé grâce au service sans contact. « L’enregistrement mobile, les clés numériques et l’automatisation des chambres, vocale ou contrôlée par tablette permettent aux clients d’apprécier chaque étape de l’expérience hôtelière », détaille ainsi l’étude.
Les réseaux sociaux sont aussi mis à profit. « D’autres outils populaires tels que WhatsApp permettent au personnel de l’hôtel de rester en contact permanent avec les clients au cours de leur séjour, de répondre immédiatement aux demandes et, par conséquent, de fournir des services sur mesure ». Avec toutefois un impératif : Veiller à ce que la sécurité et la confidentialité des données soient assurées. Autre application possible de la technologie : la formation des équipes, notamment en réalité augmentée, qui met les nouveaux collaborateurs en situation réelle. Selon l’étude, la technologie doit également devenir une alliée précieuse pour développer des expériences hyper-personnalisées, offrant aux clients une expérience de séjour sur mesure qui génère des ventes supplémentaires… et donc augmente les revenus.
Ca bouge en cuisine
Le secteur de la restauration est également en pleine révolution. En cuisine, l’expérience, l’authenticité et les sens sont mis à l’honneur.
« Les hôtels sont désormais tenus de proposer une gamme d’options de restauration pour répondre aux goûts variés des clients et, lorsqu’ils y parviennent, ils peuvent devenir une destination culinaire où le restaurant se place au cœur de l’expérience et non plus comme une extension de l’hôtel », analyse l’étude.
Une tendance qui concerne aussi les plus jeunes hôtes, le traditionnel steak haché frites/nuggets purée a vécu. « Un menu composé de plats standard, sans imagination, à la manière d’un burger-frites, ne suffit plus ; les parents veulent que leurs enfants consomment des aliments plus sains, d’inspiration mondiale, composés d’ingrédients de haute qualité », estime l’étude.
Donc, il faut être créatif avec les assiettes, il faut être créatif avec les boissons. « Fini le temps d’une simple carte des vins et des marques internationales de bières et spiritueux. Les bars et les restaurants doivent se spécialiser pour répondre aux besoins d’une clientèle internationale aux goûts changeants », insiste l’étude.
Si les défis auxquels est confronté le secteur de la restauration sont particulièrement aigus, c’est parce qu’il subit lui aussi, à sa manière, le poids de l’incertitude économique. « Une salle comble un jour, mais seulement quatre tables occupées le lendemain », C’est une équation à laquelle les professionnels du domaine sont souvent confrontés. Cela est dû aux annulations de dernière minute (à tel point que de plus en plus de professionnels demandent une empreinte bancaire lors de la réservation pour s’en prémunir) « no show »). « L’inflation et la baisse du pouvoir d’achat y sont pour quelque chose, mais, plus généralement, le problème fondamental réside dans l’incapacité des restaurants gastronomiques à se réinventer », Interpréter l’étude, qui cite de nouveaux concepts, comme Eatrenalin à Europa Park, comme de nouvelles expériences qui bousculent les joueurs traditionnels. Autre tendance : la gestion des caves et des cartes des vins, qui constitue un véritable défi pour les restaurants.
« Les consommateurs ont fini de puiser dans leurs économies Covid »
Autre défi : la hausse des taux d’intérêt et leur impact sur la valeur des propriétés hôtelières et sur les transactions. « Grâce à la capacité des hôtels à répercuter (parfois, de manière disproportionnée) la hausse des coûts sur leurs clients, tout en maintenant des taux d’occupation élevés, le marché s’est avéré relativement résilient l’année dernière. L’augmentation du RevPar compense ainsi largement la hausse des taux d’actualisation », analyse l’étude. « Aujourd’hui, les consommateurs ayant fini de puiser dans leurs économies de la période Covid-19 et les taux d’intérêt restant élevés, le très long cycle haussier de la valeur des propriétés hôtelières est terminé. La minceur du pipeline de projets hôteliers demeure un facteur de stabilisation. En d’autres termes, l’offre risque de stagner, au cours des prochaines années, et ne devrait donc pas contribuer à aggraver son déséquilibre avec la demande. On peut néanmoins s’attendre à une pression sur les prix. Les opérations de refinancement exacerberont encore cette situation, qui se produira à des conditions bien moins favorables au cours des 12 à 24 prochains mois », anticipe l’étude.
Et le développement durable? Poussons le curseur un peu plus loin. « Dans le secteur F&B, l’approvisionnement local est devenu la norme dans de nombreux points de vente », indique l’étude. Les activités des entreprises (gestion de l’énergie, élimination des déchets, etc.) sont de plus en plus menées sous le prisme de la durabilité. Les hôtels ont commencé à éliminer les déchets et à sensibiliser davantage leurs clients. Selon une étude de l’EHL Hospitality Business School : « Il ne s’agit plus d’entreprendre de bonnes actions, mais plutôt d’inculquer aux clients comment les accomplir », Dans le même temps, les hôteliers adoptent de plus en plus de techniques de construction durables, où l’ambition dans un domaine est également en croissance.
La data, enjeu plus que jamais stratégique
Cette année, les données occuperont une place stratégique de plus en plus importante. « La tendance actuelle passe de la simple collecte de données à l’ingénierie et l’analyse efficace d’une importante quantité de données pour aboutir à des décisions exploitables et prendre l’avantage sur les concurrents », indique l’étude, Le rapport indique également que les données remodèlent le marketing hôtelier et contribuent à augmenter les revenus grâce à des stratégies de tarification plus dynamiques.
La bataille se déroule également sur les réseaux sociaux, c’est la dernière tendance identifiée par l’EHL Hospitality Business School. De ce point de vue, les stratégies doivent mieux réussir à créer des histoires authentiques.
« Cette tendance constante entre dans une nouvelle phase de maturité », remarque l’étude, qui perçoit aussi que « le recours aux influenceurs gagne du terrain dans l’industrie ». « Les spécialistes du marketing doivent mesurer avec précision l’impact de leurs efforts sur les réseaux sociaux et affiner le message en conséquence », relève l’étude. Une adaptation constante aux évolutions sociétales en cours. «Des jeux informatiques aux films et émissions de télévision populaires, l’industrie hôtelière a plus d’impact sur notre vie quotidienne que nous ne le pensons, conclut l’étude. Prospérant sur des rencontres personnalisées et immersives, ce secteur répond non seulement à nos désirs de loisirs, de voyages et d’expériences de vie mémorables, mais il influence également notre façon d’interagir, de socialiser et de rêver».