6 MILLIONS DE TOURISTES D’ICI 2030 POUR LA REGION CASABLANCA-SETTAT-EL JADIDA admin 11 novembre 2023

6 MILLIONS DE TOURISTES D’ICI 2030 POUR LA REGION CASABLANCA-SETTAT-EL JADIDA

La superficie de Casablanca, Settat-El Jadida représente 45% du PIB du pays. Ce territoire aux nombreux atouts a retrouvé de son attrait et devrait attirer 6 millions de touristes d’ici 2030. Pour y parvenir, le CRT développera de nouveaux programmes et emplacements dans des positions de tourisme rural, culturel et de loisirs. Précisions de Othmane Chérif Alami, président du CRT de Casablanca-Settat.

  • L’Economiste: Casablanca souffre de nombreux désagréments causés par des chantiers interminables, des travaux de voiries, la circulation, l’hygiène… Quels sont les défis de la destination pour gagner en attractivité?
  • Othmane Chérif Alami: Justement, les défis aujourd’hui consistent à impliquer tous les acteurs dans cette nouvelle dynamique autour du grand palais des congrès et du centre d’expositions de la foire qui pourrait, dès 2025, offrir 2.000 places en amphithéâtre, en plus de 12 .000 mètres carrés de surfaces d’expositions, avec une réhabilitation complète de l’Office des changes (foire), et une connexion avec le grand centre d’expositions d’El Jadida. La priorité est d’ouvrir le quai de croisières au port, dont les travaux ont pris fin en mars 2022, et qui attend son ouverture technico-commerciale pour la clientèle des croisiéristes.
  • Il y a le Grand Théâtre qui est prêt depuis plus 2 ans et qui n’est pas encore ouvert…
  • Evidemment nous attendons tous l’ouverture de ce grand théâtre de Casablanca qui va redynamiser la dimension culturelle et artistique. Nous avons appris avec beaucoup de satisfaction que le Théâtre de Rabat aurait reçu une subvention de 9 millions de dirhams pour préparer son ouverture définitive. Cela nous donne beaucoup d’espoir que Casablanca puisse bénéficier également de la même contribution pour que le grand théâtre soit ouvert dans les meilleures conditions début 2025.
  • De nouveaux hôtels qui ouvrent, des projets en cours…?
  • Justement, il y a le Royal Mansour flambant neuf qui va bientôt ouvrir, début 2024, avec l’avenue des Forces armées royales (FAR) qui sera revue et corrigée. Tout ce quartier du centre ville sera bientôt réhabilité ainsi que les ruelles avoisinantes. Mais j’ai un vœu, c’est qu’on puisse entamer une action judiciaire, en bonne et due forme, pour que l’ex-hôtel Marhaba soit revendu par nécessité de sécurité et d’esthétique. Car il faudra arrêter une bonne fois pour toutes les nuisances de ce chantier interminable, qui devient un facteur de blocage des investissements, contre les emplois et contre la valeur ajoutée. Il y a aussi le fameux Lincoln qui sera opérationnel dans 2 à 3 ans. Et surtout la transformation du marché central en véritable centre gastronomique, la réhabilitation du quartier Derb Omar qui est pratiquement finalisée. Reste le feu vert politique pour passer à l’action… Au programme également, la création d’un nouveau marché de gros de Casablanca, dans les standards de Rungis qui est le plus grand marché de produits frais au monde! Dans le même sillage, il y a des programmes de réhabilitation de sites en conservatoires, musées et en espaces artistiques et culturels ouverts.
  • Mais il y a plusieurs projets, travaux et chantiers qui ont pris plus de 10 ans… C’est le grand bazar?
  • Effectivement, après les grands travaux de mobilité lancés depuis 2010, pratiquement plus de 12 ans, l’on va bientôt j’espère terminer avec la dernière ligne de tramway et le busway (BHNS)… Maintenant, il va falloir absolument connecter Casablanca. Sur ce point précis, il y a l’autoroute Tit-Mellil-Casablanca-Berrechid. Tous ces investissements donnent de l’espoir certes, mais en même temps, il faut une gouvernance territoriale rapide, efficace… pour sortir de ce carcan du mille-feuille administratif. Aujourd’hui, nous avons besoin d’un nouveau paradigme de gouvernance, avec la transformation des sociétés de développement local en SDR (société de développement régional). Les dispositifs réglementaires et ceux de la gouvernance sont là. Ce changement de paradigme permettra à Casablanca de devenir une capitale de tourisme d’envergure internationale.
  • Au-delà du positionnement city break et Mice, quels sont les nouveaux leviers d’attractivité de la destination?
  • Nous sommes en train de développer le tourisme rural, aux côtés du city break et des séjours d’affaires. Je rappelle que 80% de notre territoire est rural. Du coup, 40% du budget de la région devra être obligatoirement investi dans le milieu rural. Justement, dans le plan de développement régional (PDR) de Casa-Settat, il y a une multitude de projets approuvés, financés et programmés pour installer des zones d’intérêt touristique dans le territoire rural. Parmi ces projets, des sites autour des barrages d’Oued El Maleh, Benslimane, la Kasbah de Boulaouane, Azemmour, Mohammedia… Une nouvelle offre d’attractivité touristique de restauration et d’auberges, des sites autour des barrages, des forêts, des fermes pédagogiques, des festivals, de l’animation, des loisirs, du folklore, les arts populaires… Benslimane, c’est 5.500 hectares de forêts, en plus de Bouskoura, Settat… c’est une niche extraordinaire en pleine nature. En plus, il y a Azemmour, une ville millénaire, la médina, les remparts d’El Jadida, la citerne portugaise, Mazagan, la Kasbah de Boulaouane qui est à rénover, la fauconnerie…
  • Quels sont vos objectifs en termes d’arrivées de touristes?
  • Notre région représente 45% du PIB national, avec une moyenne de 55.000 DH de revenu par habitant/an. Ce territoire devrait optimiser tous ses atouts afin de doubler en 10 ans le PIB régional. Aujourd’hui, nous avons recensé 1,2 million d’arrivées de visiteurs étrangers. Nous accueillons au minimum 1,2 million de Marocains qui viennent chaque année visiter, en week-end ou en semaine, Casablanca. Au total, nous tournons avec 2,5 millions de visiteurs par an. Notre objectif est d’arriver à 6 millions de touristes à l’horizon 2030.

ACCROCHE :
UN AÉROPORT À BENSLIMANE DÉDIÉ AUX LOW COST!
Le président du Conseil régional du tourisme de Casablanca Settat défend depuis des années l’idée d’un grand projet d’aéroport international à Benslimane. Sauf que, selon Othmane Chérif Alami, «ce projet aurait été dé-priorisé, selon le terme que certains ont bien voulu me laisser entendre. Pour moi, l’aéroport de Benslimane, qui est ouvert, avec une partie militaire et une partie civile, devrait être à terme (horizon 2030), le premier aéroport pour les compagnies low cost et charter qui atterrissent au Maroc. Pourquoi aller à Marrakech, pour faire Berlin en aller-retour à 300 euros, alors que le même voyage est à 8.000 DH au départ de Casablanca?» s’interroge Chérif Alami. «Il y a une réelle problématique. Il faut être dans une logique de compétitivité ouverte et libre», recommande le président du CRT.

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